n° 2 – Sérgio BELLO

Pour ce numéro 2 de février, Pegase-21 prend son élan pour un voyage au dessus de l’Atlantique à destination de Recife situé au nord-est du Brésil.

C’est là que nous faisons connaissance avec Sérgio BELLO, un peintre hors du commun, dénonçant depuis des années les maltraitances que l’homme inflige à la planète et grand défenseur de la biodiversité.

Sérgio BELLO (2008)

Tu es né au Brésil en 1952. Te souviens-tu de ta ville natale, de ton quartier ? Ta maison existe-t-elle toujours ?

Je suis né à Recife, capitale du Nord-Est brésilien (ville de 2 million et demi d’habitants) dans le quartier de Rosarinho. J’ai grandi dans une grande maison entourée d’un grand jardin tropical et ceci m’a donné, depuis l’enfance, une grande sensibilité à la nature et aux arbres … Malheureusement, ma maison familiale a été démolie et il existe aujourd’hui un immeuble de 25 étages à son emplacement.

As-tu des souvenirs,durant ton enfance, d’événements ou de circonstances qui auraient pu contribuer à ta vocation ?

Depuis mon enfance, j’adorais dessiner, mes parents m’encourageaient mais ils souhaitaient que je devienne architecte. Quand j’ai annoncé que je souhaitais les Beaux Arts – rires – une petite hésitation de leur part, mais j’ai affirmé : ce sont les Arts Plastiques mes passions ! Ils ont vite compris et m’ont encouragé d’une façon remarquable !

C’est dans l’état du Pernambouc que tu commences donc tes études d’art ? C’est une école située à Recife ?

Oui, j’ai étudié les Beaux Arts à L’Université Fédérale de l’État de Pernambouc – à Recife sa capitale – face à la mer des récifs coralliens.

Dès 15 ans, tu commences à sculpter le bois. Par ce premier contact avec la matière, que cherchais-tu déjà à exprimer ?

J’ai commencé par les bas reliefs avec des anciennes portes recyclées et des vieux bois de qualité facile à manier. J’ai toujours aimé ce matériel vivant qui est le bois.

Un écho-logique entre nature, art et environnement, a très tôt structuré mes créations artistiques d’une volonté poétique et engagée.

Sérgio devant un panneau de bois peint

A 20 ans (1972), tu exposes à Rio de Janeiro et toutes tes œuvres sont vendues. Cette exposition t’a donné confiance en toi et t’a conforté dans ta détermination ?

Je me suis pris de la passion artistique, technique acquise ou pas, j’ai vite senti que ma vie serait faite de recherches de plasticien …

Entre 1974 et 1977, j’ai commencé à dessiner à la plume avec encre de Chine. Je dessinais des paysages imaginaires inspirés des maisons de style colonial Portugais. J’étais indigné par la non préservation, la destruction de ces maisons, chapelles, églises et fontaines de ce patrimoine hérité du Portugal. Je représentais mes paysages bien lyriques : avec des ruelles pavées, végétations tropicales, des antiques lampadaires, un ciel tapissé de mille et une fleurs. Une absence totale d’êtres humains dans les rues …

Dessin (1976) : Recife idealizado

Tu as 26 ans (en 1978) quand tu arrives en France pour intégrer l’Université de Paris I – Panthéon Sorbonne, pour une Licence d’Esthétique et de Philosophie de l’Art. C’est donc un voyage d’études ? Qu’est-ce qui a motivé ton choix de la France ?

Un voyage d’études que j’ai prolongé pour donner suite à une Maîtrise d’Esthétique et puis le Diplôme d’Études Approfondies (DEA) en Arts Plastiques – toujours à l’Université de Paris I – Sorbonne.

J’ai choisi la France parce que je souhaitais approfondir mes études de la langue française, débutées à l’Alliance Française à Recife (entre 1975 et 1977). Après avoir fini mes études universitaires en France, j’étais déjà amoureux de Paris et bien plus encore amoureux à Paris ! Le Brésil est mon pays par destin et la France est mon pays par élection !

« Cris d’Eros » : En 1982-83, tu réalises une série de dessins et de lithographies sur l’Art érotique d’après les créations d’anciennes Civilisations.

Entre les années 1982 et 1983, j’ai réalisé une recherche autour de tout ce que j’ai pu trouver sur l’Art Érotique dans plusieurs civilisations antiques. J’ai commencé par récupérer d’innombrables images plastiques sur l’Art et l’Amour en Grèce, au Japon, en Chine, au Pérou précolombien, en France, en Perse, au Népal, en Inde et en Egypte pharaonique.

Exposition « Cris d’Eros » en 1983

Mon intention fut de reprendre ces choix de scènes d’amour et de les insérer en les intégrant dans mes compositions plastiques comme une séquence. J’ai élaboré des dessins pour une série de lithographies, que j’ai intitulée « Cris d’Eros », et j’ai présenté ces scènes érotiques dans une exposition imaginaire. Une exposition d’Art et Amour ouverte au public en pleine rue d’un Paris idéalisé. J’ai choisi de représenter l’amour charnel, sans tabous, à toutes les époques et de façon universelle.

Pourtant, au début des années 80, surgit un cri de l’amour / un cri dans l’amour. Eros et Venus devenaient punis avec la tragique apparition du SIDA dans le monde! Le thème que je présentais n’était pas ambigu, il était ambivalent. Cris du plaisir-charnel et cris de l’amour-blessé. L’amour atteint par une maladie dévastatrice. « Eros et Thanatos » aurait pu être le véritable titre de cette série lithographique.

Dans cette série, tu t’inities à la technique lithographique ?

Je me suis dédié à cette « gestation » durant neuf mois. J’ai conçu les neuf compositions de cette série. Neuf mois de travaux pour choisir les originaux des estampes, effectuer les calques, les croquis adaptés, les tracés sur pierre et enfin pouvoir faire les tirages limités à cent exemplaires de chaque composition 0,60 x 0,80 cm. J’ai réalisé ces travaux avec beaucoup de passion. Le thème l’exigeait !

Cris des prophètes : En 1984-85, tu consacres ton mémoire de maîtrise à la Sorbonne au sculpteur brésilien Antônio Francisco Lisboa (1730-1814), connu sous le surnom de l’Aleijadinho, « le petit infirme ».

Lisboa semble avoir été atteint par une maladie (la lèpre ?) qui a déformé plusieurs parties de son corps, Ce qui ne l’empêche pas de réaliser douze sculptures (les prophètes) pour l’église du Bon Jésus de Congonhas dans l’état de Minas Gerais.

Cette étude t’inspire ta série « Cris des Prophètes », ce que tu appelles « Remake-Alejadinho », une re-création qui te permet de considérer l’art comme source de questionnement humaniste et humanitaire sur l’intolérance et les violences.

Sur le concept de « Remake », ma proposition à été d’organiser une recherche plastique et théorique avec ces « perles du Baroque brésilien », personnages clés de l’œuvre de l’Aleijadinho – dit le « petit estropié » : réaliser des variations autour des douze Prophètes, comme « Porte-Paroles » des peuples opprimés, en conservant la composition formelle de ses personnages et en intégrant à cette recherche une interpellation à volonté universelle.

Le Sanctuaire de Congonhas (Etat de Minas Gerais) et ses douze prophètes

Le fait de vouloir puiser dans le XVIIIème Siècle ne constitue pas un archaïsme pour un artiste qui veut peindre son temps. A travers le concept de « Remake » je fais allusion aux inégalités socio-politico-culturelles et raciales de l’époque d’Aleijadinho et de la période du régime militaire brésilien entre 1964 et 1984. En somme, c’est comme si j’avais décidé, en tant qu’artiste contemporain, « produit de ses sombres années », d’incarner « le petit estropié », exorcisant enfin nos angoisses de colonisés et de créateurs 

Musée des Arts et Métiers de Belo Horizonte (Brasil) – 2014

Dans quelle mesure une peinture peut-elle devenir une image plastique qui exprime une philosophie avec volonté d’interpellation universelle ?

Comment réaliser une peinture avec une image plastique qui n’est qu’une image réduite et limitée de la réalité, et tenter, à travers elle, de communiquer des personnages et des événements tels qu’ils nous permettent de passer un message d’interpellation ? Je souhaite que mes personnages « estropiés » symbolisent fidèlement ma pensée indignée : que ces « handicapés » soient perçus comme le mal dont a souffert le Brésil, l’esclavage, la Conjuration avortée et le Brésil lépreux de la dictature militaire.

Mes toiles de Prophètes en colère, porte-parole de tous les peuples opprimés, ont ouvert la voie à une série de toiles que j’intitule « Cris de fin de siècle ». Le cri des peuples sud-américains soumis à des régimes militaires, le cri des Noirs, le cri des Indiens, des Juifs, des Palestiniens, des Kurdes, des Roumains, des Tibétains, des Chinois, des Afghans… tous cris de douleur de tous les hommes et femmes. Douleur oppressive des soumis, socio-économique des déshérités, pathologique des mal nourris, des cancéreux, des sidéens. Dans le drame immortel que nous vivons, nous, les mortels, nous sommes tous frères et sœurs dans la douleur. C’est un seul et même cri… d’hier… d’aujourd’hui.

Cris des peuples : Ce thème du « cri » reviendra comme fil conducteur dans ton œuvre. Mais pas d’angoisse existentielle comme dans celui de Munch, pas de recherche esthétique comme dans ceux de Francis Bacon, Pas de cri exprimant l’étonnement comme dans Le Caravage (la bouche béante de Méduse découvrant son bourreau Persée).

Tes « cris » des peuples, des cris de « fin de siècle » semblent avant tout des cris de protestation, de souffrance, de douleur, des « jérémiades » mais silencieuses et figées sur la toile.

Ma peinture est violente, certes, car tragique, on lit le drame des êtres. Mais elle n’est pas pessimiste car ce qui est positif dans ces toiles c’est la force, la générosité, la critique de l’indifférence des gens à la misère sous tous ses aspects. Je veux un art qui interpelle, qui secoue. Une toile doit parler toute seule, dit-on généralement aux peintres. Ma peinture crie toute seule en silence. Cris qui font tomber les murs de tous les Berlin, contre tous les apartheid et toutes les Amazonie en feux… Une transcendance de toutes les douleurs, la mienne, la nôtre.

Au cours des années 1994-95, après les cris des hommes et des peuples, viendront ceux de la terre. La terre est génératrice d’harmonie mais elle est perpétuellement agressée par la folie des hommes. Ta série dénonce cette agression ?

Cris de la Terre : Tes préoccupations environnementales sont venues très tôt et font partie de ton identité profonde.

La Terre-Mère de tous les peuples n’a jamais demandé tant de cris, tant de pleurs, tant de sang pour tourner ! L’Art peut et doit interroger sur notre communauté de destin humain et environnemental. Je dénonce cela avec des cris picturaux hauts en couleurs !

« S.O.S. Amazonie » – Paris 2019

Techniquement, tu réalises de grands formats qui deviennent grâce à tes collages de véritables peintures-objets ?

C’est du recyclage ! Une métamorphose plastique, des volumes de déchets multicolores, comme du vandalisme transformé en créations artistiques.

Du désordre en beauté ou de l’ordre en laideur ? Par sa violence criarde,une peinture qui dérange sort du cadre académique de l’image du beau. La laideur devient l’instant de colère de la beauté.

Je qualifie ma peinture comme « belle et rebelle », Belle parce que l’Art est passion : Rebelle parce que l’Art peut être poétique mais aussi engagé !

« Le Cri du Monde » acrylique sur papier goudronné (120 x 120cm) – Paris 2001

Ces oeuvres représentent toutes cette Terre-Mère dont tu parles, « Nature morte / Nature mourante », avec des titres évocateurs : « Terre-nobyl », « Terre-brûlée », « Terre-brisées », « Terre-lotus », « Terre-cyclone »…

« Nature-morte » est pris au sens non académique du terme. Nature-mourante fait référence à notre regard écologiquement contemporain.

Terre-mère des peuples, stratosphère fragilisée, placenta des vies terriennes atteinte par une folle-course qui sabote la beauté, crise qui devient cris d’aujourd’hui, Planète-bafouée, mes graphismes-brûlots vont droit au but : nos jungles en feux en ordures, en cendres.

Les titres sont toujours des variations plastiques sur le thème de notre Terre-Mère avec sa beauté détruite par manque d’idéaux verts de nos contemporains.

« Les enfants terribles » – techniques mixtes acrylique avec collage d’éléments naturels végétaux (feuilles, pétales et brindilles) et animaux (plumes d’oiseaux d’Amazonie) – 130 x110 cm – Paris 2004

Tu reviens à des formats plus petits pour créer des « Éco-enluminures », est-ce que le mot vient d’une technique particulière que tu as mise au point ?

Ce sont des miniatures comme les enluminures anciennes dans les livres sacrés. Je les ai baptisé « écos-enluninures » : un écho-logique entre l’Art Sacré et l’environnement désacralisé.

Tu en fais un livre qui devient un « véritable manifeste » et de ce fait, pour commenter tes 25 illustrations, tu as sollicité 25 personnalités du monde de l’Art, de la Science, de l’Anthropologie, de l’Écologie et du Développement Durable, entre autres Danielle Mitterrand, Edgar Morin ou Hubert Reeves. Comment ces personnalités ont-elles réagi ?

J’ai d’abord réalisé mes 25 enluminures. Ensuite, j’ai proposé à ces 25 personnalités de faire une illustration verbale d’une de mes peintures.

Illustrer un texte ou illustrer verbalement une peinture, fut comme donner du lustre à une idée manifeste pour notre communauté de destin terrien. Les littéraires ont joué le jeu ! C’est ainsi que les 25 images picturales et les 25 images verbales sont parallèles et vont de pair. Je me suis senti gâté par les très beaux textes qu’ils m’ont accordés ! Le livre a été édité en 2015.

Depuis 2015-2016, tu réalises des sculptures que tu nommes « arbres généalogiques ». Qu’entends-tu par le mot « généalogiques » ?

Le titre complet de mes sculptures actuelles est « Arbres généalogiques / Liens et Lianes ». Ces arbres « généalogiques » sont des « arbres de vie ». Les Amérindiens disent que la forêt a surgi des eaux amazoniennes et que nous sommes tous issus de cette immense jungle.

La généalogie des espèces végétales et animales nous renvoient à l’eau, base de l’origine de la vie. Nous avons tous les mêmes racines aquatiques. Nous sommes des êtres sans chlorophylle, mais nous sommes liés aux mêmes branches et au même tronc.

D’où vient le choix des matériaux (chaussures, branches…) ? Comment sont-ils articulés entre eux ?

Les Amérindiens disent aussi que les hommes blancs ont inventé les chaussures, les avenues, les immeubles et les villes en béton. Les hommes « chaussés » ont oublié qu’ils sont sortis de la « Pacha-Mama » – la Mère-Nature. Aussi veulent-ils tout posséder : l’or, le bois, le monde … Sont-ils, ainsi, coupés de la Nature ?

Dans mes créations, les hommes et les femmes sont figurés par des chaussures. C’est comme si nous étions liés aux plantes par de longs cordons ombilicaux et des lianes sinueuses nous unissant aux végétaux. Ces petites chaussures symbolisent les enfants-terribles, fils de Gaïa, poussés en grappes, comme les bourgeons des arbres.

Je greffe des bois d’Amazonie, des ceps de vigne de Bourgogne et de Champagne entre eux avec du papier mâché.

Nous sommes en train d’oublier que nos brindilles sont les mêmes ! Nous perdons le lien fondamental avec la jungle primitive. Mes installations présentent toutes ces petites chaussures jetées au sol comme des « pommes de Newton » : les fruits des arbres qui tombent quand se rompent les tiges.

Avec mes travaux, je cherche plus que jamais ce lien perdu avec le Tout ! « Tout est dans tout » disait Baruch Spinoza. La Vie est liée au Tout de l’Univers. Liée à tout ce qui est né et tout ce qui meurt ! J’interpelle notre manque de respect de la Planète où nous sommes apparus et avons évolué.

Les artistes ont longtemps donné une vision mystique de la Création, aujourd’hui, je tiens à présenter une vision évolutionniste de l’existence sur la Terre.

Les humains ont été créés pieds nus et en chaussant de grandes bottes ils piétinent fortement nos jardins si fragiles. Pouvons-nous ironiser et dire qu’avec l’évolution des espèces, ils finiront par naître chaussures aux pieds ?

Tu sensibilises les adultes et les enfants en organisant des ateliers au cours desquels tu proposes la réalisation d’une œuvre collective de grand-format à partir d’éléments naturels que les participants fixent sur des panneaux. Quelle technique emploies-tu ?

Je propose aux participants la création, avec des éléments recyclés sur le principe du « Mandala », d’une grande composition, ronde comme la Terre.

Quatre groupes travaillent sur de grands carrés de 1m x 1m (chaque carré représentant un quart de la planète), qui seront ensuite assemblés pour former un polyptyque de 2m x 2m.

Sérgio devant une réalisation collective

Quels sont ces éléments naturels ? Comment sont-ils fixés ?

Les participants sont invités à récolter des matériaux naturels qu’ils pourront apporter avec eux, afin d’avoir les matières nécessaires pour le travail collectif en atelier. Les enfants peuvent aussi apporter de petits jouets pour donner un côté plus ludique.

Ces éléments naturels végétaux (feuilles séchées, branches, racines, copeaux, écorces, fibres, graines…), minéraux (sable, galets cailloux, coraux…) et animaux (plumes, peaux, os, coquillages, fossiles …), sont fixés avec du papier mâché mélangé à de la colle à bois, ils sont ensuite peints à l’acrylique.

Le but est de créer une œuvre qui interpelle. L’œuvre obtenue est un acte de résistance qui doit interpeller le public ? Qu’il s’agisse d’adultes ou d’enfants, le discours est le même ?

Oui, la Terre-Mère est atteinte par une folle course au profit et ses enfants-terribles doivent changer, sinon ils disparaîtront, n’est-ce pas ?

Une anecdote d’atelier, un témoin raconte : En avril 2008, pour une Maison des Loisirs et de la Culture de Poitiers, Sérgio encadre un groupe de jeunes adolescents, jugés plutôt difficiles, pour réaliser une œuvre collective.

Effectivement, les jeunes sont plutôt énervés, se demandant « ce qu’ils sont venus faire ici ? » A partir d’éléments rassemblés, il s’agissait de les coller sur un grand panneau de 2 m x 2 m et montrer que notre chère Terre était devenue un dépotoir.

Un jeune plus costaud et plus facétieux que les autres arrive avec une très grosse pierre, et, goguenard, met Sérgio au défi de faire quelque chose avec sa trouvaille.

Sérgio fait mine de ne rien remarquer. Il prend un rouleau de papier toilette, le déroule et l’enduit de colle. Après avoir étalé la bouillie obtenue, avec l’aide de l’adolescent, il fixe la pierre solidement. Et ça tient !!! C’est gagné. Ces jeunes ont finalement été sensibles au discours engagé de Sérgio et ont retiré une grande fierté d’avoir réalisé ce qu’ils ne pensaient jamais pouvoir faire un jour … une œuvre d’art, en même temps qu’une œuvre de résistance !

Sérgio, est-ce que tu te souviens de cet épisode ?

Je me souviens fort bien de cet épisode, avec ce garçon de 16 ans, plus grand que moi et presque menaçant. Je lui parlé d’une façon affable pour qu’il se calme. Il s’est calmé, nous avons fixé la grosse pierre qu’il voulait installer dans la composition et j’ai été fort heureux de ce moment de synergie, de construction artistique avec lui ! Cela fut bien émouvant !

Qui est l’homme « derrière l’artiste » ?

Lorsque Sérgio reçoit des visiteurs dans son appartement-atelier, encombré de toiles, sculptures, plantes, il leur propose un café à la cannelle, comme au Brésil ! C’est son rituel. Il ne sera pas avare de ses propos et parle avec volubilité. Il s’agite à montrer ses travaux et les commentent avec éloquence, il est lyrique, enflammé, convaincu et convaincant, avec des moments de révolte.

Avec un peu de chance, Jean Claude son compagnon sera présent. Avec une patience d’ange il écoute Sérgio raconter des anecdotes qu’il a déjà entendu des dizaines de fois. Il ponctue les propos avec pertinence tout en lançant à Sérgio un regard où se mêlent l’amour et l’admiration.

C’est sûr, ces deux-là, après plus de 40 ans de vie commune et de fidélité, s’aiment comme au premier jour. Ils nous offrent une certaine idée du bonheur !

0 commentaire sur “n° 2 – Sérgio BELLO”

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